Le triangle d’exposition
Les 3 paramètres fondamentaux pour bien exposer une photographie sont :
1.- L’ouverture du diaphragme
2.- La vitesse d’obturation
3.- La sensibilité ISO
Ces trois paramètres forment ce qu’on appelle le triangle d’exposition

Ces 3 paramètres sont complémentaires.
Si vous modifiez l’un, il sera nécessaire de modifier au moins un des 2 autres paramètres pour compenser la perte ou l’ajout de lumière envoyée au capteur.
Mais avant de rentrer dans les détails du fonctionnement de ce triangle d’exposition, il est nécessaire de savoir comment vérifier l’exposition de la photo sur votre appareil.
Les appareils photo modernes sont équipés d’un outil interne appelé “échelle d’exposition” ou “Posemètre”.
L’échelle d’exposition
Que vous utilisiez le viseur de votre appareil ou l’écran au dos de l’appareil, une échelle d’exposition, allant de -2 à +2 avec le 0 comme point central (parfois de -3 à +3 voire de -4 à+4), est affichée. Elle vous permet de garder constamment un œil sur l’exposition de votre photo.
Pour juger de l’exposition de la photo que vous vous apprêtez à prendre, il suffit d’appuyer sur le déclencheur à mi-course pour que la cellule calcule la quantité de lumière entrant sur le capteur:
Le curseur à 0, vous indique que la quantité de lumière atteignant le capteur est présumée correcte pour une bonne exposition.
Si le curseur est décalé à droite (ex: +1), cela signifie que la photo sera surexposée. En d’autres termes, la quantité de lumière étant trop importante, la photo sera trop claire.
Si le curseur est décalé à gauche (ex: -1), cela signifie que la photo sera sous-exposée. La quantité de lumière étant insuffisante, la photo sera trop sombre.
Dans le cas d’une sous-exposition ou surexposition, il sera nécessaire d’intervenir sur le triangle d’exposition pour la corriger.
4 règles importantes
Juste avant de passer à la preuve par l’image de la puissance de ce triangle d’exposition, il est nécessaire de retenir les 4 règles suivantes:
1/ Pour l’ouverture du diaphragme
Pour la même vitesse d’obturation et la même sensibilité ISO, si le diaphragme est ouvert deux fois plus grand (ex: passage de f/4 à f/2,8), la quantité de lumière reçue par le capteur sera deux fois plus importante. Donc la photo sera deux fois plus lumineuse.
A l’inverse, un passage au diaphragme supérieur (de f/4 à f/5,6), la photo sera deux fois moins lumineuse.
2/ Pour la vitesse d’obturation
Pour la même ouverture de diaphragme et la même sensibilité ISO, si vous multipliez par deux la vitesse d’obturation (ex: Passage de 1/100s à 1/200s), la quantité de lumière reçue par le capteur sera deux fois moins importante. Donc la photo sera deux fois moins lumineuse.
Ici aussi, en divisant par deux la vitesse d’obturation (de 1/400s à 1/200s), la photo sera deux fois plus lumineuse.
3/ Pour la sensibilité ISO
Pour la même ouverture de diaphragme et la même vitesse d’obturation, si vous multipliez par deux la sensibilité ISO (ex. : Passage de ISO 200 à ISO 400), la quantité de lumière reçue par le capteur sera deux fois plus importante. Donc la photo sera deux fois plus lumineuse.
En divisant par deux la sensibilité ISO (de ISO 800 à ISO 400), la photo sera deux fois moins lumineuse.
4/ Les paliers
Prenez votre appareil photo et allumez-le.
Pour chacun de ces paramètres, essayez de passer de:
f/5.6 à f/4 pour l’ouverture du diaphragme
1/100s à 1/50s pour la vitesse d’obturation
ISO 200 à ISO 100 pour la sensibilité ISO
Vous avez peut-être remarqué une chose :
Pour chaque paramètre, vous êtes passé par 3 crans sur la molette:
f/5.6 – f/5 – f/4.5 – f/4
1/100 s – 1/80 s – 1/60 s – 1/50 s
ISO 200 – ISO 160 – ISO 125 – ISO 100
Pour doubler ou diviser par deux l’ouverture, la vitesse ou la sensibilité ISO, il est nécessaire de modifier chaque paramètre de 3 crans sur la molette.
Ces paliers sont également utilisés sur l’échelle d’exposition.
Les valeurs de cette échelle sont exprimées en IL (indice de lumination). Il est important de retenir que le passage de 0 à +1IL signifie qu’il y a 2 fois plus de lumière entrant sur le capteur. A +2IL, c’est 4 fois plus de lumière.
Et inversement, à -1IL, il y a 2 fois moins de lumière entrant sur le capteur.
Vous avez sans doute remarqué que pour passer de 0 à +1IL, il faut passer par 3 paliers: +1/3IL; +2/3IL; +3/3IL=+1IL.
À chaque fois que vous modifiez d’un cran un des paramètres du triangle d’exposition, vous modifiez d’un tiers (un palier) la quantité de lumière entrant sur le capteur.
Ces règles sont absolument essentielles pour la compréhension du triangle d’exposition.
Vous verrez qu’en les appliquant et en comprenant les études de cas que nous allons voir juste après, le triangle d’exposition n’aura plus aucun secret pour vous.
Pour aider à trouver et à maintenir l’exposition correcte, essayez de visualiser l’exposition comme une bascule. S’il y a un changement soit en vitesse d’obturation, soit en ouverture, un autre paramètre devra être adapté en conséquence pour maintenir un équilibre.
Si l’ajustement d’un paramètre n’est pas compensé par un autre, il résultera une exposition déséquilibrée ou incorrecte.
Il est important de se rappeler que les différentes combinaisons de vitesse d’obturation et d’ouverture peut entraîner la même exposition.
Ça ne signifie pas nécessairement qu’une combinaison est plus correcte que l’autre, cela signifie simplement que nous pouvons tirer profit de la relation entre la vitesse d’obturation et l’ouverture pour réaliser des projets créatifs avec différents résultats.
Prenons un exemple où nous pourrions vouloir maintenir la même exposition, mais diminuer la profondeur de champ.
Pour obtenir une profondeur de champ plus faible, l’ouverture doit être plus large.
Un changement permet d’atteindre le résultat : pour conserver la même exposition, la vitesse d’obturation pourrait être augmentée de une vitesse.
En augmentant la vitesse d’obturation, nous compensons la modification de l’ouverture en faisant entrer moins de lumière dans l’appareil et donc on maintient l’équilibre.
Si, toutefois, on ne changeait pas la vitesse d’obturation, l’image finale aurait une profondeur de champ plus faible, mais serait surexposée d’un diaphragme.


Dans le graphique, on voit la combinaison de 1/200 à f1.4 donne une image sous-exposée (indiqué par l’échelle d’exposition). En effet, cette combinaison des paramètres ne laisse pas passer suffisamment de lumière vers le capteur. Pour corriger cela, nous pourrions soit utiliser une vitesse d’obturation plus lente, ou ouvrir le diaphragme.


Dans ce deuxième exemple, on peut voir qu’en diminuant la vitesse d’obturation de 1/200
à 1/50 tout en conservant l’ouverture à f1,4, on abouti à une image qui est surexposée. En diminuant la vitesse d’obturation, plus de lumière sera être enregistrée par le capteur et en conséquence, ce changement produit un ajout de deux fois plus de lumière.


Dans cet exemple, nous pouvons voir qu’une combinaison de 1/100 à f1.4 a entraîné l’exposition correcte. Cela pourrait être déterminé sur la base soit des deux résultats précédemment incorrects.En utilisant le principe d’une bascule, nous savons que le même niveau de luminosité pourrait être réalisé également à l’aide d’une combinaison de 1/50 à f2, par exemple.
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